CLICANOO.COM | Publié le 22 octobre 2008
La saison des baleines touche à sa fin. Une saison d’ores et déjà historique. Jamais autant de cétacés n’avaient été observés le long de nos côtes. Globice a identifié plus de cinquante nouveaux spécimens depuis juin. Autant qu’en sept ans ! Bilan avec Virginie Boucaud, la présidente de l’association.
Qu’est-ce qui explique cette affluence exceptionnelle ? Difficile de répondre. Faute de recul et d’étude scientifique, on connaît mal les facteurs qui peuvent influencer la migration des baleines à bosse. On ne dispose que d’hypothèses : peut-être des conditions océanographiques plus favorables dans le sud-ouest de l’océan indien. Ou le fait d’une migration cyclique qui fait de la Réunion un circuit préférentiel.
Les observations ont surtout eu lieu dans l’Ouest ? Essentiellement entre la Possession et Saint-Leu, mais pas uniquement. Il y a eu des observations tout autour de l’île. On nous en a rapporté à Saint-Denis, et même du côté Sainte-Rose. Faute de moyens de prospection suffisants dans le secteur sud-est, sans doute que l’on est passé à côté d’autres observations. Il faut quand même noter l’engouement croissant des Réunionnais pour les cétacés, qui n’ont pas cessé de nous appeler dès qu’ils en apercevaient. On les encourage à continuer, car ces signalements sont essentiels pour notre mission de recensement.
Qu’est-ce qui vous a frappé dans le comportement des baleines ? On l’avait déjà observé l’an dernier, elles n’hésitent plus à s’approcher très près des côtes pour se protéger des prédateurs, elles apparaissent en surface en groupe actif de cinq à huit spécimens, ce qui est caractéristique de la période de reproduction. A noter aussi que pour la première fois, nous avons pu enregistrer les chants de mâles à l’aide d’un hydrophone. Le résultat est extraordinaire.
Combien de spécimens ont échoué sur nos côtes ? Un seul cette saison. Un baleineau de quatre mètres sur le littoral de la Possession. L’origine de sa mort est probablement naturelle.
Les règles d’approche n’ont pas toujours été respectées cette année. On a vu des bateaux acculer l’animal à moins de cinq mètres, des plongeurs le toucher. Ce harcèlement vous inquiète-t-il ? Non, mais il faut effectivement veiller à mieux relayer le message de sensibilisation, car pas mal de gens ignorent encore les règles d’approche élémentaires. Les professionnels de la mer ont un rôle à jouer à ce niveau. On a vu des gens faire n’importe quoi, c’est vrai, mais ces dérives sont plus à mettre sur le compte d’une euphorie générale, qui est légitime. Même si le spectacle est exceptionnel, il faut essayer de limiter son entrain. Par respect pour un animal sauvage, mais aussi pour des raisons de sécurité. Car si les accidents sont extrêmement rares, ils ne sont pas exclus.
A ce rythme, les baleines pourraient devenir un attrait touristique pour la Réunion. Est-il souhaitable d’exploiter ce filon ? Oui, à condition de ne pas s’emballer, de ne pas tomber, je le répète, dans le harcèlement. Cette saison, de nombreuses structures commerciales en ont profité. Tant mieux pour elles. Mais rien ne dit que le filon sera à nouveau exploitable l’an prochain. Il faut garder à l’esprit qu’aucune étude scientifique ne permet de préjuger de la quantité de baleines une année sur l’autre. En 2009, on peut en voir deux fois plus comme deux fois moins
Propos recueillis par Vincent Boyer
2 commentaires:
Tripant cette histoire de baleine, on en entend pas beaucoup parler en métropole...
Vous avez vu des baleines en vrai, du coup ??
Bonne continuation !
Franckylourson.
Salut Franck !
Oui nous avons vu des baleines. Menou a vu les sauts d'une mère et de son petit et des copains ont même réussi a en observer au masque et tuba !
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